Le cantonnier est selon la définition “un ouvrier chargé de l’entretien des routes et de leurs bordures”. Pendant des siècles, l’entretien des routes et chemins a été assuré (tant bien que mal) par les villageois eux-mêmes ; travail obligatoire qu’on appelait la ‘corvée’, bien entendu gratuit. Plus tard, sous la République, les agriculteurs imposables ont pu se libérer en payant par leur travail l’entretien des chemins. Ce paiement en nature ne suffisait pas. Il a paru plus efficace de créer un corps de salariés fonctionnaires pour assurer régulièrement et consciencieusement cet ouvrage : les cantonniers, un nom qui vient de l’ancien provençal. C’est sous l’impulsion de Napoléon que, en 1816, les cantonniers deviennent des agents de l’administration. Ce sont alors des ouvriers travaillant sur un canton (section de route de sept à huit kilomètres) pour le compte d’un entrepreneur adjudicataire d’un bail d’entretien définissant les travaux de maintenance ou d’amélioration d’une route et de ses dépendances. On pouvait faire là une modeste carrière, monter en grade et même obtenir à l’ancienneté la médaille des cantonniers avec son ruban à sept raies : bleu, blanc, rouge alternées. Elle était décernée par le ministre de l’Intérieur, aux cantonniers de la voirie qui comptaient plus de 30 ans de services. Cette ancienneté de service sera réduite à 25 ans à partir de 1914. La durée des services pouvait être réduite dans le cas des agents qui, dans des circonstances spéciales, s’étaient distingués d’une manière exceptionnelle.
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