Les îles du Frioul.

Au coeur de la rade de Marseille, face à la ville, les îles de Pomègues, Ratonneau, If et Tiboulen forment l’archipel du Frioul d’une superficie de 200 hectares. Sa côte, longue de 30 kilomètres, offre une multitude de criques abritées du Mistral ou du vent d’Est. Passé les quais du port de plaisance, de nombreux sentiers permettent de sillonner le «caillou» comme l’île est communément appellée à Marseille.

Particularité de ces îles. 
Les îles de Marseille sont situées dans la région la plus aride de France : très peu de pluie, un ensoleillement très important, des températures élevées et des vents forts. En effet, il pleut moins sur les îles que sur le continent et essentiellement lors de quelques jours de forts orages où l’eau ruisselle et disparait dans le relief karstique ou en mer. Il n’existe aucun point naturel d’eau douce sur les îles.La présence de la mer adoucit les températures d’hiver et maintient une humidité les nuits d’été qui contraste avec la sécheresse de la journée. Cette rosée joue un rôle très important pour la survie des êtres vivants.Le soleil et l’insolation sont également des éléments importants. Les grandes surfaces de calcaire blanc accentuent le rayonnement lumineux et la sécheresse estivale.Le vent est un facteur permanent du climat local : le mistral (de secteur nord-ouest) et le vent d’Est sont les maîtres des lieux, avec leur effet dessiccateur et leur action érosive sur le sol et la roche. Chargés d’embruns, ils sculptent les paysages et les êtres, ils influencent de manière déterminante les écosystèmes insulaires.
Seules la flore et la faune ayant su s’adapter à ces conditions très contraignantes, réussissent à vivre sur les îles de Marseille. Ces adaptations du milieu naturel constituent une des spécificités des archipels marseillais.

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Pour la petite histoire

Ces îles servent, tout au long de leur histoire, à des fins militaires et sanitaires avec la construction de l’hopital Caroline qui accueille aujourd’hui de nombreuses manifestations culturelles. La Marine déboise pour construire des navires. La terre, emportée par l’érosion, laisse la place aux roches blanches et à une maigre garrigue qui s’accroche encore dans les fractures. Ces îles sont pourtant de véritables sanctuaires pour de nombreuses espèces au même titre que les îles de Riou situées plus au sud dans la rade.

Propriété du Ministère de la Défense jusqu’au début des années 1970, l’archipel du Frioul est peu à peu racheté par la Ville de Marseille. Elle est, aujourd’hui, propriétaire de la quasi-totalité des deux îles principales : Pomègues et Ratonneau.

En 2002, dans un souci de préservation du patrimoine exceptionnel de cet archipel, la Ville de Marseille crée, par délibération du Conseil Municipal, le Parc Maritime des Îles du Frioul et confie sa co-gestion au Conservatoire-Etudes des Ecosystèmes deProvence/Alpes du Sud (CEEP).
Le Parc Maritime intervient sur les espaces naturels terrestre et marin du Frioul afin d’en assurer la gestion et la préservation tout en permettant le développement d’activités respectueuses de l’environnement.

L’île de Riou.

Au large du Massif des Calanques, s’étendent, en file indienne, les îles de Maïre, Jarre, Jarron, Plane, Riou accompagnées de quelques îlots.
Cet ensemble forme l’archipel de Riou, unique archipel inhabité du littoral continental français. D’une superficie totale de 162 ha, ce site, très minéral, culmine à 191 mètres et compte près de 25 kilomètres de côte découpée en une multitude de criques.
Ancien terrain militaire, ces îles deviennent en 1992, propriété du Conservatoire de l’Espace Littoral et des Rivages Lacustres. La gestion est alors confiée au Conservatoire-Études des Ecosystèmes de Provence/Alpes du Sud (CEEP) avec pour objectif la conservation du patrimoine naturel exceptionnel de ce site.En août 2003, son classement en Réserve Naturelle Nationale ( décret ministériel du 22 08 2003 ) permet un renforcement de la protection juridique du site avec une réglementation adaptée. Ce classement constitue une reconnaissance nationale de la valeur du patrimoine naturel des îles de Marseille.

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L’île de Planier.

Posé en pleine mer, tel un point d’exclamation, le phare du Planier, situé à 15 kilomètres au large de la ville de Marseille, est le premier repère rencontré par les marins venant du large.
Situé sur un petit îlot de trois hectares, battu par les vents et la mer, ce phare, en pierres de Cassis, culmine à  71 mètres de haut et présente un faisceau balayant l’horizon sur 50 kilomètres.Quatrième des phares édifiés sur ce bout de terre depuis le Moyen Age, oeuvre des architectes Crillon et Arbus il fut construit entre 1949 et 1959 suite à la destruction par les allemands du précédent édifice. Automatisé en 1992 par le Service des Phares et Balises, il perd alors ces derniers gardiens. Les bâtiments inscrits aux Monuments Historiques sont aujourd’hui interdits d’accès.
Réputés pour la richesse de ses fonds sous-marins et ses nombreuses épaves, les abords de l’île du Planier sont un site très apprécié des plongeurs sous-marins et des pêcheurs.

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