La vallée de l’Huveaune

Dans des temps très anciens….
La vallée de l’HUVEAUNE est occupée par l’homme depuis longtemps, notamment dans les grottes au Nord de St MARCEL dans le quartier de la Tourette. (8 000 ans avant J.C.).
Vers -8 500, le climat était très sec. Les indigènes se nourrissaient d’escargots et la végétation ne poussait qu’à proximité du fleuve. Les habitants furent victimes de séismes comme en témoignent les gros blocs dis-séminés autour du massif de St MARCEL.

De -6 000 à -2 500 ans, l’agriculture, l’élevage et la poterie se sont déve-loppés
En -600, les indigènes qui peuplent la vallée sont les Ligures.
Ils occupent les “oppida” (lieux fortifiés) destinés à mettre la population à l’abri des ennemis.

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A partir du Moyen-âge : l’Huveaune, une richesse.
Durant les XIème et XIIème siècles, l’abbaye de Saint Victor devient très puissante. Pendant deux siècles, les moines mettent en valeur la vallée de l’Huveaune en construisant des moulins, des pêcheries, des ponts, des jardins et des vergers. Ils exploitent le bois des forêts de la vallée.
Les moines de St Victor jouissent d’un statut particulier dans la société : ils ne dépendent que de leurs supérieurs hiérarchiques, évêque ou pape mais ni du pouvoir politique (les princes et seigneurs) ni économique (pas de taxes ni d’impôts à payer) ni juridique (ils ont leur propre justice). Grâce à cette liberté d’action et à leur dynamisme, à partir du XIVème siècle, de véritables villages se développent dans la vallée : St MARCEL, St LOUP et St JULIEN sont les premiers. Naîtront ensuite, St ME-NET, LA POMME, LA BARASSE, LA VALBARELLE et LA MONTRE.

Dès le moyen-âge, les eaux de l’Huveaune permettent d’alimenter un réseau de béals.
Un béal est un canal qui constitue une dérivation de la ri-vière pour alimenter un moulin en force motrice.
Le grand béal de St Marcel date de 1520. Il a permis le développement d’une industrie des moulins actionnée par la force motrice de l’eau : moulins à blé, scieries, chamoiseries, minoteries et marbreries. L’utilisation de l’eau pour le fonctionnement des moulins prévaut alors sur la nécessité d’irriguer les terres agricoles ou de satisfaire les besoins en eau alimentaire. Vingt trois moulins fonctionnent de la sorte en 1840. Un axe général reliait tous les moulins entre eux de Saint-Giniez à la Pomme. Cet axe de communication qui était utilisé pour atteindre les moulins se dénommait le chemin du Rhodier. Il deviendra par la suite le boulevard Mireille Lauze prolongé par l’avenue Allard et le boulevard de la Pomme.

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Durant cette période, les vignes, les champs de blés et vergers couvrent les coteaux. L’eau de l’Huveaune alimente la ville de Marseille.
L’Huveaune a longtemps représenté une richesse pour les riverains et à partir de 1 599, elle va devenir aussi la source d’alimentation en eau de Marseille.

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C’est à la fin du 16ème siècle que se décide la construction du grand aqueduc de l’Huveaune destiné à pallier l’insuffisance en eau de la ville.

Mais l’eau de l’Huveaune qui venait alimenter les fontaines et les lavoirs était une eau limoneuse non potable et la vase posait de nombreux problèmes d’entretien.
Les eaux ont été captées grâce à un aqueduc souterrain, la prise se situait au dessus de LA POMME- en 1612, une seconde prise est créée, toujours à LA POMME.
Mais, les eaux de l’HUVEAUNE sont capricieuses et les périodes de sécheresse causent de nombreux problèmes non seulement aux Marseillais mais aussi aux paysans de la vallée et aux moulins qui se sont établis tout au long de la vallée.
C’est pourquoi, en 1840, démarre la construction d’un canal de 84 km destiné à capter les eaux de la DURANCE jusqu’à MARSEILLE.
L’arrivée des eaux de la Durance dans les quartiers de la vallée de l’Huveaune vont complètement en changer la physionomie. Les terres arrosables vont s’étendre de Saint-Julien à la Valbarelle.
Les cultures maraîchères intensives apparaissent et les tous premiers lai-tiers.
La basse-vallée de l’Huveaune est alors nommée : « la petite Normandie » !
Les moulins qui jusqu’alors n’utilisaient que la force motrice des eaux de l’Huveaune, s’équipent de machines à vapeur et se transforment en minoteries. Les anciens moulins à blé ne traitaient que les céréales locales et les livrées brutes. Les minoteries, elles vont pouvoir séparer le son de la farine et produire en plus grande quantité.
A partir des Caillols, sur la rive droite de l’Huveaune et au fond de la vallée, les prairies dominent, fournissant un appoint important aux laiteries industrielles de Marseille.

Les temps modernes : transports et industrialisation.

  • Les transports.

Les omnibus vont être remplacés par les tramways au milieu du XIXe siècle. Ils seront eux-mêmes détrônés par les trolleys bus puis par les bus. Parallèlement, le réseau ferroviaire se développe.
Jusqu’alors, les villageois n’allaient que rarement à la ville. On n’y descendait que pour des occasions spéciales comme les formalités administratives ou pour affaires. Les villages restaient à l’écart des villes. Les villages de la vallée vivaient à l’écart de la ville. Dans le village il y avait tout le nécessaire à la vie courante : les bouchers, les boulangers, les épiciers («comestibles») et tous les artisans maçons, menuisiers, tonneliers et maréchaux ferrants.
Les villages vont alors devenir des banlieues de la ville où les occupations vont prendre, peu à peu, la place des prairies.
Malgré cela, les vieux villages gardent leur identité. Et ce jusque dans les années 50, où ils ne seront plus que des noms de lieu sur un plan de ville.

  • L’industrialisation.

Mais le paysage rural va peu à peu céder sa place à un paysage de banlieue industrielle.
C’est la partie la plus urbanisée du fleuve. C’est aussi notamment de St Menet à Pont de Viaux que les industries lourdes installées dès le milieu du 19ème siècle utilisant le fleuve et la nappe phréatique pour leurs be-soins industriels ont rejeté dans le fleuve et sans précautions les effluents d’eaux usées et chargées des résidus de leurs exploitations.
Dans un premier temps, ce sont les petites usines qui vont se développer : minoterie de Saint-Marcel, verrerie, brasserie Phénix à la Valentine…
Puis des industries de plus en plus imposantes vont s’implanter dans le paysage et bien souvent sur l’emplacement des anciens moulins : Rivoire et Carré à Saint-Marcel, industries chimiques…

Dans le quartier de la Millière :
– Société Elf-Atochem
Usine de produits chimiques. A cet endroit en 1579 existait un moulin à farine.

Dans le quartier de la Barrasse :
-Electrochimie, groupe Péchiney.
Usine traitant la bauxite avec lequel on fabrique l’aluminium. Ancien-nement s’y trouvait un moulin à farine, puis à huile, puis à papier.

A Saint-Marcel :
-Marbrerie Tinel
-Coder

Verrerie Quélar

– Rivoire et Carré

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A La Valentine :
-Brasserie Phénix.
Implantée en 1886. Elle commercialisa la bière et la limonade.
– Les moulins Maurel.
– Tuileries de Saint-Marcel (malgré leur nom).

Ces nouvelles arrivées, plus l’industrialisation des lieux vont faire que les bourgeois vont peu à peu déserter les quartiers où ils possédaient des bastides.